Après L'année du lion, La constellation du chien ... le parallèle des titres n'est certainement pas un hasard !
Comme le roman de Deon Meyer, celui-ci est post-apocalyptique. Il se déroule par contre aux Etats-Unis. Le narrateur est Hig, un grand type plutôt sympathique, rescapé de l'épidémie qui a exterminé la grande majorité de l'espèce humaine neuf ans auparavant. Sa survie est due à sa connaissance du pilotage aérien. En effet, il s'est installé dans un petit aérodrome, base à partir de laquelle il peut surveiller les alentours du haut de son Cessna. En binôme avec Bangley, un fou de la gâchette équipé d'un véritable arsenal, il peut ainsi subsister dans le milieu hostile qu'est redevenu ce coin du Colorado. Les bandes de nomades qui atteignent leur zone sont implacablement descendus par le vieux cowboy. Ces méthodes expéditives perturbent Hig, mais il s'y soumet, par peur et par résignation. Seuls son chien Jasper et la beauté des nuits étoilées lui permettent de résister à la tristesse de ses souvenirs.
Mais cette vie ne peut pas durer. Un jour les événements le poussent à prendre son envol à la recherche du reste de l'humanité...
Comme dans L'année du lion, la fin de la civilisation est l'occasion d'un questionnement sur les valeurs humaines. Pour survivre, la violence est de rigueur, mais pour rebâtir une civilisation, cela ne suffit pas. Hig au grand coeur le comprend et va trouver le moyen de réunir un embryon de communauté autour de lui. Le récit de ce cheminement est très différent de celui du roman de Meyer, car il ne s'agit pas d'un thriller. Le point de vue est plus personnel, intériorisé. La narration à la première personne met l'accent sur les doutes et les failles de Hig, dans une situation où il se sent très seul. Moins palpitant, mais plus profond et plus poétique, ce chien dans les étoiles m'a plu autant que le lion sud-africain.