L'apprentie du magicien, de Trudi Canavan

Dernière trouvaille de la biblio de Gevrey : L'apprentie du magicien, de Trudi Canavan.

A 16 ans,Tessia aide son père dans son métier de guérisseur. Elle vit sur le domaine du mage Dakon, à la frontière entre la Kyralie et le Sachaka. Un mage sachakien, Takado, est l'invité de Dakon. Dans un accès de fureur, il roue de coups son esclave Hanara, nécessitant l'intervention du guérisseur et de sa fille. Lors d'une visite en solitaire à son patient, Teissa est agressée par le mage sachakien, et mobilise des ressources insoupçonnées pour s'en débarrasser : elle révèle alors ses pouvoirs magiques latents.

Malgré ses origines modestes, Tessia entre en apprentissage auprès de Dakon, et rejoint son autre apprenti Jayan. Douée, mais toujours focalisée sur sa vocation de guérisseuse, Tessia fait de gros progrès, au grand dam de Jayan qui est un peu jaloux d'elle.

A l'occasion d'un voyage à la capitale, Dakon emmène ses deux apprentis. Ils font connaissance de la fine fleur des magiciens d'Imardin. Pendant son absence, Takado en profite pour mettre à sac son domaine et faire un massacre dans le village natal de Tessia. Le Sachakien vise à reconquérir la Kyralie, qui était par le passé une province du Sachaka. Il trouve rapidement des complices pour parvenir à ses fins : c'est le début d'une guerre sans merci entre magiciens des deux pays.

L'intrigue de ce roman est une "resucée" des autres romans de l'auteur : une jeune héroïne d'origine modeste, qui atteint un rang important grâce à ses talents hors du commun ; une histoire d'amour un peu téléphonée ; des batailles, des rivalités, de la politique. Trudi Canavan tente de justifier les bases de ses romans dont l'intrigue est chronologiquement postérieure : création de la guilde des magiciens, invention de la guérison par la magie, apparition du désert séparant Karylie et Sachaka, prémices de la communauté des Traîtresses...

C'est un peu trop pour un seul roman, et tout cela est assez mal ficelé. La psychologie des personnages est peu crédible : quasi indifférence de Tessia à l'annonce de la mort de ses parents, changement radical des sentiments de Jayan, personnage de Dakon fâlot malgré son rôle essentiel ... L'histoire de la Sachakienne Stara semble rajoutée comme un cheveu sur la soupe. La description des batailles se résume à un affrontement direct entre puissances magiques, sans stratégie ni exploits individuels. Du coup, on a du mal à comprendre ce qui fait basculer le rapport de forces, et permet le retournement de situation final.

On sent le roman "de commande" : la fraîcheur et le souffle épique de la Trilogie du magicien noir est bien loin.

C'est peut-être une erreur d'enchaîner les romans d'un même auteur : on finit par se lasser... surtout si l'auteur ne fait pas l'effort de se renouveler.