En attendant Bojangles, de Olivier Bourdeaut

 Deux ans après tout le monde, je découvre En attendant Bojangles, un court premier roman de Olivier Bourdeaut. Quand j'entends trop parler d'une oeuvre, j'ai généralement des aprioris négatifs, et, bien sûr, j'ai souvent tort. C'est le cas pour ce livre délicieux.

Un petit garçon raconte le couple merveilleux et fou formé par ses parents. Son père adore raconter des histoires improbables, et sa mère adore y croire. Passionnément épris l'un de l'autre, ils s'inventent une vie chic et fantaisiste, au son de la chanson mélancolique de Nina Simone, Mr Bojangles. Succession de fêtes, de jeux, d'insouciance et de petits bonheurs, l'enfance du narrateur a tout du conte de fée.

Mais la vraie vie reprend ses droits. Le réel s'incarne sous les traits de l'institutrice du petit garçon, de l'inspecteur des impôts, du tas de lettres non ouvertes au milieu du salon... et surtout de la folie bien réelle de la mère, qui devient de plus en plus problématique jusqu'à la conduire à l'asile psychiatrique.

Fable douce-amère, à l'image de la chanson titre, cette histoire est pétillante comme du champagne, élégante comme un verre à Martini, parfumée comme une paëlla, subtile comme l'odeur d'une rose... Lu en 1 heure, le temps d'une chanson, c'est une jolie parenthèse littéraire.